Text.Harvet.1597-02.A2r/Text

From Theatrum Paracelsicum

[p. 3] A Monsievr, Monsievr de Guinefolle, Conseiller du Roy, President en l’Election de Fontenay le Conte.

Monsieur iavois tousiours estimé que demander s’il est meilleur de manger plus à souper qu’a disner, estoit vne question de gens seulement non versez en la cognoissance de la Medecine: mais depuis quelques mois en ça, m’estant tombé entre les mains, vn livre des Paradoxes de Monsieur Ioubert, entre lesquels ie vey qu’il defendoit que la concoction du ventricule se fait mieux en ceux qui veillent qu’en ceux qui dorment, en mesme temps ie changay davis, & confeßé que puis-qu’vn tel homme defendoit cette proposition, que ce n’estoit sans propos qu’elle estoit si souvant mise sus le beureau des propos de table, & veritablement encore que tous les hommes n’ayent visité les livres d’Hippocrate[c1], si est il certain qu’il s’en trouve qui sont douez d’vne telle vivacité de esprits que des divers effets qu’ils auront observé, durant les maladies & la santé, ils en sçavent tirer des preceptes & maximes certaines & infallibles.

Or ie ne diray [p. 4] point icy ce que i’estimay des raisons du Paradoxe de M. Ioubert, mais seulement que m’estant advenu depuis, d’en communiquer en vostre maison avec Monsieur de la Gueriniere[e1], qu’en fin à sa persuasion ie me resolu d’en escrire ce que i’en pensois, son advis fut que ie le devois mettre en François pour le contentement de plusieurs, qui sont capables d’entendre & de iuger de choses encore plus grandes en cette langue, & non pas en aucune autre, de sorte qu’il me fallut außi tourner en François le Paradoxe de M. Ioubert.

On dira que pour ces raisons, c’estoit à luy que ie devois le presenter, & ces raisons, & son sçavoir & merite, qui l’on rendu digne d’estre Conseiller d’vne Court de Parlement, & finalement l’extreme amitié de laquelle il m’honore, demandent encore de plus grande choses de moy, si i’en avois le pouvoir, mais çà esté en vostre maison que la resolution en fut prise, ça esté vous qui m’avez introduit au nombre de ceux qu’il repute ses amis, il est vostre gendre, vous estes le premier qui m’avez obligé pour toute ma vie.

C’est donc à vous Monsieur qu’il doit estre presenté pour vn tesmoignage perpetuel, de ce que vous pouvez attendre d’vn homme qui demeurer à iamais Monsieur

Vostre humble & tres-affectionné seruiteur I[srael] Haruet.

Apparatus

Word Explanations

  1. Jean Garnier de la Guérinière, deceased 1622, Ecuyer, seigneur de la GUERINIERE & de SURIN, Conseiller du Roi au Parlement de Bretagne, domicilié à Rennes, married in 1594 Suzanne Gallier, daughter of André Gallier de Guinfolle

Corrections

  1. Hippocrate] corrected from: Hppocrate