Letters/Guillaume d'Ancel to Jacques Bongars, 1592-08-29
Text
Monsieur, Jay eu tout ensemble uos deus lettres des 20 et 25e du passé. Je resue elles sont du XXIXe dudit mois et du IIe du present. Jay parlé icy pareillement a un gentilhomme qui a seruy le Prince dAnhalt. Il m’a asseuré que le deffaut de ce quon leur auoit promis a diuerses fois les a ainsi desbauchez. II loue le Roi mais il damne le mareschal de Biron. Des que nous estes acheminé a Aonspach, ie croy que passerez plus outre en Saxe et Brandebourg. Si ne donnez iusques icy vous auez tort. Tout le vin de Rhin ne nous en lauera pas.
LIgnorance du lieu ou nous pourra trouuer la presente ne permet que ie mestende sur beaucoup de particularitez. Vous suffise que lEmpereur sembarque a bon escient en la guerre contre le Turc. LArchiduc Erneste est déclaré general de l’armée, et le Marquis de Burgau son lieutenant. La Residence dudit general sera a Gratz. Vous entendrez dAllemagne quelles forces on enuoyera. En ce Royaume ie nenten point sonner le tambour comme on a fait pour les leuees de Flandres. Je croy que ces Messieurs icy fourniront a lappointement encor quils sen excusent. On enuoye lasleu Poppel en Saxe et Brandebourg pour demander secours. On depesche le Docteur Betz vers les Princes et Estats du Rhin pour demander le semblable. Il nest toutes fois encores party. LArchiduc Erneste deslogea des mercredy. On dit qu’a son arriuée il trouuera de XIIII a XV mille hommes tous prests. Cobentzel va visiter tous les Princes dltalie pour requerir subside. Hornstein nest reuenu de Brandebourg et Saxe.
On dit quil y a un marchant de moyen qui sest constitué prisonnier a Dreze voulant prouuer que Schwartzer Alchymiste du feu Electeur a fait mourir ledit Sr. Electeur et son pere aussi. Et qu’ayant fait le premier coup il se vanta que lautre suyuroit au teins quil aduint. Notez quincontinant apres la mort du dernier le dit Schwartzer veint a 58 (Prague) ou il fut infiniement caressé de 44 (Empereur). Et a de tout tems eu estroitte correspondance auec 60 80 7:4 espi . . si onques en fut jamais d 54 62. Je mesbahi que 3.2 en est ainsi embabouiné comme sont dautres 73 et 79 74. Le dit Schwartzer est icy ou sans doute il voudra que son procez soit fait. LEmpereur l’a fait capitaine et superintendant des mines de Jochimsthal.
Si la presente vous trouue a Francfort je vous prie que Madame de Fresnes sache que je luy baise tres humblement les mains et a Madamoiselle de Challenge pareillement. Pour ce que nous estes des amys de feu Dudithius je nous aduerty quon m’a fait lire ces iours cy une sienne lettre a Monsieur de Beze traitante de la vraye Eglise. Si ne l’auez veue et que la desiriez je la feray copier pour vous et pour moy. On men a promis une autre du mesme Dudithius ad Lasicium Equitem Polonum d’une matiere un peu plus scabreuse. Je vous prie si l’auez leu me mander ce quil vous en semble.
Je me recommande humblement a uos bonnes graces et prie Dieu vous donner Monsieur, les siennes tres saintes
De Prague le XXIXe Aoust 159.. Tuus si quid sui ipsius est G. A.
Notez sil nous plaist que Monsieur lAmbassadeur ne m’a rien mandé des particularitez quil peut auoir apprises du Sr. dAthenes ny du Prince dAnhalt son hoste. Jay receu par ce gentilhomme de Slesie que ne me nommez point vos pacquets de Eichebühel et de Norenberg. Il n'a voulu seiourner icy. Ains est passé incontinant a Breslau. Dou il retournera bientost et me viendra voir. Je le seruiray en ce qui me sera possible. Monsieur du Caillat a escrit pardeca a Monsieur Barnaud quil a le secret pour conuertir tous les metaus en mercure en une demye heure. Je vous prie me mander si vous en auez veu quelque experience. Rillé le fait non en une demye heure. Mais en moins de teins que le métal mesme ne se pourroit fondre en la fournaise et sur un rechaud simplement. Je vous prie que ledit Sr. Caillat ne sache point que jay esté aduerti de cela. Je vous supplie aussi me mander sil est vray de la prise de Monsieur de Sancy et entre les mains de qui il est. Jen suis a la verité tres marry. Tout presentement est arriué un courrier de Constantinople qui dit en general roannaises nouuelles mais aucune particularité.