Dedication, 1607-09-25, Jacques Foillet to Frederick I, Duke of Württemberg

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Author: Jacques Foillet
Recipient: Friedrich I. Herzog von Württemberg
Type: Dedication
Date: 25 September 1607
Place: Montbéliard
Pages: 6
Language: French
Quote as: https://www.theatrum-paracelsicum.com/index.php?curid=810
Editor: Edited by Julian Paulus
Source: Paracelsus, La grand chirurgie, Montbéliard: Jacques Foillet 1608, f. ***2r — ***4v; Sudhoff n° 279
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A Tres-Havt, Tres Pvissant, et Tres-Magnanime Prince Et seignevr, Friderich dvc de Vvirtemberg & Teck, Conte de Montbeliart, &c. Seigneur de Heydenhaim & Oberkirch, &c. Cheualiers des deux Ordres de France & d’Angleterre, &c. mon tres-redouté Prince & Seigneur.

Monseignevr Entre tous les dons & graces que l’homme a receu d’enhaut de son Createur, apres la cognoissance de son salut reuelé par les saincts escrits des Prophetes & Apostres de Christ, il n’y en a point de plus excellent que la santé. Ce que les Anciens, ayants fort bien recognu & remarqué ont esté occasionnez de s’escrier plusieurs fois, mesmes aux festins solemnels & assemblees publiques.

O Sanitas tu maximum hominibus bonum!

Et de faict si nous considerons de pres les grands biens & commoditez que la santé apporte à l’homme, nous serons contraints de dire & de confesser que ce n’est rien des richesses d’vn Crœsus au prix d’elle. Car qui seroit cestuy la lequel estant malade & destitué de sa santé ne la preferoit à toutes les richesses, à tous les plus grands thresors du monde? Presentez ie vous prie à vn homme affligé & tourmenté de quelque maladie, la santé d’vn costé & vn Cornu copiæ, c’est à dire vne abondance, vn grand amas de toute sorte de biens & de richesses de l’autre, & vous recognoistrez außi tost qu’il regardera la santé d’vn bon œuil pour la caresser, & la mignarder, & qu’il la souhaittera de tout son cœur, voire l’embrassera de toute sa force, en cas que le chois soit en son pouuoir. Et ce à la verité a bon droit: Car quel contentement peut auoir l’homme en ce monde, lequel a des biens & mo- [f. ***2v] yens, à foison, lequel est constitué en honneurs & dignitez, & a le don de cognoistre plusieurs secrets de nature, cependant la santé luy manque? de quoy luy sert tout cela? puis qu’il ne se peut seruir de ses moyens, puis que la ioye que les honneurs & dignitez nous apportent ordinairement luy est entierement retranchee, & qu’il est empesché de faire preuue du sçauoir qui est en luy? Tout comme la santé presente rend la personne propre & idoine à exercer la charge & vocation, à laquelle Dieu l’a appellee: de mesme icelle se reposant le moins du monde il nous faut necessairement reposer de toutes nos actions ordinaires, & demeurer comme inutiles tout le temps qu’elle s’absente de nous. La sante bien mesnagee faict acquerir & amasser aux hommes toutes sortes de commoditez qu’on pourroit souhaitter & desirer en ce monde pour en vser auec ioye & contentement: Elle est autant voire plus agreable & profitable au pauure qu’au riche. Là où au contraire la maladie aporte vn malheur auec soy, que souuent les commoditez seruent d’incommoditez, Et tel en peu de temps voit la fin de ce qu’il auoit amaßé à la longue auec grandißime peine, & à la sueur de la face, sans toutesfois pouuoir sauourer les doux fruicts qu’on en cueillit en temps de santé & de bonne disposition. Or tout comme l’homme par son infidelite, par son ambition & arrogance à faict perte d’vne chose inestimable, laquelle il ne peut recouurer par ses propres forces & vertus, asçauoir du salut eternel: Ainsi außi iceluy par son intemperance, par ses paßions desreglees & desmesurees s’est forclost & priué de ce tant excellent don de santé. Car des außi tost que l’yurongnerie & la gourmandise ont commencé d’auoir la vogue, que le monde s’est addonné à la luxure & aux sales concupiscences de la chair, & que la cholere & le couroux ont eu beaucoup de pouuoir sur nos Ames, sans les pouuoir refrener par la raison: incontinent l’ennemy domestique s’est fourré & logé dans nous lequel ayant attaqué toutes les parties de nostre corps tant interieurs qu’exterieures, tant les nobles & principales que les moindres & les plus abiectes, les a tellement assuietties soubs sa tyrannie & main cruelle qu’il n’y a espece de cruauté, dont il ne se serue contre nous, par [f. ***3r] vne infinité de maladies, & ce en tout temps, à touts moments & sans mot dire, selon le dire du Poete.

————— ————— Morbi noctesq́ue diesq́ue.
Sponte sua, sine voce uunt namque ab Ioue summo,
Ablata est illis quæcunq́ue potentia fandi.

Occasion pour laquelle depuis ce temps la les hommes ont esté contraints d’inuentier & experimenter quelques remedes pour suruenir à leurs infirmitez & maladies: Ce que a tellement reußi (& ce par la grace & bonté diuine) que peu à peu on a trouué des remedes propres & singuliers pour la guerison d’vn chacune maladie. Tesmoings en sont les escrits de tant de braues & excellents Medecins & Chirurgiens Grecs, Arabes, Latins, Allemands & François, &c. lesquels se sont estudiez de tout leur pouuoir de paruenir à la cognoissance des causes de toutes les maladies qui regnoyent de leurs temps, & de celles qui sont encores pour le iour d’huy au milieu de nous: & par consequent de recueillir & remarquer fort soigneusement tous les remedes qu’on eu experimenté de longue main estre propres & salutaires tant pour conseruer la santé presente, que pour la rendre & restituer aux pauures malades. Tesmoings en sont außi les attestations accordees à plusieurs doctes Medecins & Chirurgiens des cures admirables par eux faictes. Et sur tout vne infinité de malades, lesques par le moyen d’iceux remedes (la benediction de Dieu y entreuenant tout premierement) on voit recouurer iournellement leur bonne santé. De maniere & façon que la medecine (laquelle nous offre & presente ces remedes la) ayant esté recerchee, descrite & amplifiee auec autant de peine, labeur & diligence que la neceßité d’icelle le requiert, il me semble qu’elle soit paruenue au supreme periode de sa perfection. Or s’il est question d’auoir en honneur & en reuerence les escrits de ceux qui nous ont laißé tant d’excellens & de souuerains antidots, par le moyen desquels nour pouuons refrener la furie de c’est ennemy domestique, asçauoir la maladie, voire le donter & chasser loin de nous (comme à la verité nous le debuons faire de peur d’estre entachez de ce vice detestable d’ingratitude) Certes à bon droict debuons nous auoir les escrits [f. ***3v] de Theophraste Paracelse Medecin & grand distilateur de son temps, en singuliere recommandation, & recognoistre que nous & toute nostre posterité luy en sommes & serons infiniment obligez. Car par le moyen de ses distillations, quint’essences, esprits, elixirs, extraits &c. semblables nouuelles formes de remedes, il n’a pas seulement de beaucoup anobly la Medecine, luy attribuant plus d’energie, de force & vertu qu’elle ne sembloit auior au parauant: mais außi il est notoire & manifeste que la preparation de les remedes est fort plaisante & aggreable à toute sorte de malades. Et iaçoit que luy entant qu’homme aye failli en quelque part de ses escrits (humanum enim est errare) à raison de quoy plusieurs Medecins modernes loy font la guerre à toute reste, & pour quelques erreurs tolerables le mesprisent & reiettent entierement: si est ce qu’au dire des plus doctes & fameux Medecins, ses remedes estant bien & deuement preparez sont fort excellents pour la cure & guerison des maladies plus difficiles & inuerterees de quoy l’experience iournaliere faict preuue suffisante. Que si quelque ignorant veut entreprendre quelque chose en la preparation d’iceux outre ses forces & son pouuoir, comme n’aprochant aucunement du sens & de l’intention dudict Paracelse, ce n’est pas de merueille s’il y est trompé & s’il commet des fautes bien lourdes & irreparables, car selon le dire d’Herophile. Morborum remedia si ab indoctis Medicis vsurpentur sunt venena: si verò à doctis Deorum auxiliares manus vocantur. Or entre tous ses escrits la grande Chirurgie ainsi intitulee, est tant recerchee d’vn chacun & ce pour les souuerains & excellents remedes qui y sont descrits pour toute sorte de playes, blessures, tumeurs, vlceres, chancres, luxations, fractures & autres maladies exterieures, que la dizette des exemplaires, la poursuitte & solicitation des bons & fideles Chirurgiens, & la grande affection de seruir au public occasionnent les Imprimeurs de la remettre souuent soubs la presse, mesme en langue Françoise (en laquelle à esté translatee de l’Allemand) pour faire part aux Chirurgiens François des thresors tres riches & opulents y contenus, à raison de quoy, & à l’imitation de ceux la [f. ***4r] ie me suis mis apres vne nouuelle edition de ladicte Chirurgie en vne forme pluse commode & portatiue, suyuant en tout & par tout la seconde edition de M. Claude Dariot Medecin à Beaune, lequel l’a augmentee de certaines annotations en marge, & de deux petits traittez. Or comme icelle Chirurgie a esté dediee par cy deuant à des Princes & Princesses de France, il m’a semble que ce ne seroit mal à propos si entre tant de Puissants & Magnanimes Princes, dont l’Allemagne est auiourdhuy bien pourueüe, ie choisissoy V[otre] A[ltesse] pour servir à ladicte Chirurgie de protecteur & defense contre tous ceux qui la voudront menacer de leurs dents & morsures. Ces trois nations, l’Alemande, la Françoise & l’Angloise à raison de vostre nom engraué sur le frontispice de c’est ouurage la recercheront sur toutes autres, mesme la prefereront à toutes les premieres editions, car vostre nom à cause de vos vertus & actes heroiques celebrez & admirez par ces nations. La, leur est en si bonne & souefue odeur, que tout ce qui en est reuestu & parumé elles le tiennent pour fort cher & precieux. Dauantage V[otre] A[ltesse] a tousiours prins grand plaisir à ce qui concerne la Medecine & les parties d’icelle, selon qu’il est ayse de recueillir à ceux qui sçauent les grands fraix qu’elle employe annuellement apres ses beaux iardins tant à Stutgart qu’en ce lieu de Montbeliard, remplis de toute sorte d’arbres, d’herbes & simples fort excellents pour l’vsage de la Medecine, lasquels V[otre] A[ltesse] auec grand soing & diligence außi faict apporter d’Allemaigne, de France & d’Italie: Il est außi notoire que V[otre] A[ltesse] n’espargne aucuns fraix ni despens, pour augmenter & enrichir ce cabinet & droguier qu’ella a faict dresser audict Stutgart, lequel est composé des plus grandes raretés que la Terre & la Mer nous ont tenue vn long temps couuertes & cachees. Ioint que V[otre] A[ltesse] se reccree souuent à la contemplation, de plusieurs excellents remedes & à la preparation diceux faicte par des Medecins, Apoticaires & Chirurgiens autant renommez, que bien versez & experimentez en leur art, lesquel sont ordinairement aupres de V[otre] A[ltesse] en fin V[otre] A[ltesse] m’a tant bonore que dem’auuoir receu & accepté pour son Imprimeur ordinaire en sa ville de Montbeliard, auquel estat il luy a pleu me maintenir benigne- [f. ***4v] ment iusques à ores en quoy ie suis infiniment obligé à V[otre] A[ltesse] de laquelle ie desire despendre toute ma vie pour m’employer à son seruice de tout mon petit pouuoir. Toutes ces considerations auec plusieurs autres, Monseigneur, mont induit à addresser & dedier la presente Chirurgie de mon impreßion à V[otre] A[ltesse] esperant qu’elle ne la regardera pas seulement d’vn bon œil, comme chose à laquelle elle se plait & delecte: ains qu’elle recognoistra que de bon cœur, & en toute humilité ie la luy offre & presente, estant desourueu pour le present d’autre moyen pour luy demonstrer plus particulierement mon tres-humble & deoutieux seruice. Sur ce ie prieray le tout puissant qu’il vueille maintenir V[otre] A[ltesse] auec toute sa famille Illustre longement en paix, santé & prosperité, & la bien-heurer de toute sorte de ses graces & benedictions. De [c1] Montbeliard sur vos Hales ce 25. Septembre, 1607.

de V[otre] A[ltesse] Le tres-humble, tres deuotieux & tres obeissant subiect, seruiteur.

Iacqves Foillet.

Apparatus

Variants

Notes

Marginalia

Word Explanations

Sources

Corrections

  1. Corrected from: de

Bibliography