Dedication, 1570-01-01, Pierre Hassard to Antoine de Withem, seigneur d'Isque

From Theatrum Paracelsicum
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Author: Pierre Hassard
Recipient: Antoine de Withem, seigneur d'Isque
Type: Dedication
Date: 1 January 1570
Place: Bruxelles
Pages: 7
Language: French
Quote as: https://www.theatrum-paracelsicum.com/index.php?curid=1975
Editor: Edited by Julian Paulus
Source:
Paracelsus, De la peste, et de ces causes et accidents, ed. Pierra Hassard, Antwerpen: Christophe Plantin 1570, p. 3-9 [BP114]
CP: Not in Kühlmann/Telle, Corpus Paracelsisticum
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[p. 3] A tres noble homme Messire Antoine de Withem, Seignevr d’Isqve Arquennes, &cet. Pierre Hassard d’ARmentieres Medecin, salut.

Moonsievr entre toutes les choses politicques & qui peuuen faire seruice à la Republicque, nulle ne me semble plus vtile, necessaire & digne d’estre aimee, prisee, & honoree, que la science, par le moyen de laquelle nous pouuons obuier, preuenir & dechasser les maladies, & conseruer le corps en santé iusques au dernier periode & terme ordonné & constitué de Dieu. Et sur toutes celles qui nous enseigne à resister autant que se peut faire à ce fleau & punition diuine, & maladie supernaturelle de la peste; de laquelle, ainsi que nous admonestent plusieurs doctes Astrologues en leurs presages (& nous en auon touché quelque chose en noz annuelles Predictions) sommes és temps prochains & futurs grandement menacez.

A ceste cause, comme ces iours passez s’est trouué entre mes mains vn petit liure, quant aux feuillets, mais bien grand quant au contenu [p. 4] & sens d’iceluy, de l’incomparable docteur & prince de Philosophie, Medecine & Chirurgie Aureole Philippes Theophraste Paracelse, traictant les vrayes causes, accidens, & curation de ladicte peste, non parauant d’aucun touchees: l’ay voluntiers employé quelques heures de l’apres-soupee à la mettre & traduire du hault Alleman de l’auteur en nostre lange Françoise, laquelle s’entend quasi par toute l’Europe, à fin que ses salutaires preceptes peussent seruir à vn chascun contre ceste horrible & tant redoubtee maladie & infection; & que ie monstrasse vne partie du debuoir auquel ie suis obligé par nature à nostre patrie.

Et pource Monsieur qu’il y a ia long temps que i’ay vn ardent desir de vous faire certain & vous declarer le bon & entier vouloir que i’ay de vous faire quelque seruice aggreable, si l’occasion le permettoit, il m’a semblé conuenable de mettre cedict liure en lumiere en vostre nom; ce que i’ay faict d’autant plus voluntiers que ie sçay le proufit qui peult reuenir en ce païs de la publication d’iceluy.

Aussi est ce vn œuure laquelle merite bien vn homme noble tant de race, que d’entendement, & bon iugement pour la defendre contre ses detracteurs & malveuillants, qui ne sont en petit nombre; lesquels, comme ie croy, [p. 5] craignent que la vraye doctrine d’iceluy ne leur redonde au grand dommage de leur cuisine.

Aussi ne leur plaisent ses ordonnances, reigles & manieres de faire comme à eux trop difficiles & laborieuses: ce qui toutesfois ne deuroit retarder le bon Medecin, veu qu’il rend raison suffisante de tout, & principalement de ce que les Anciens n’ont point entendu: & n’a esté negligent d’exercer de ses mains propres, tout ce qui appertient au vray art de Medecine & Chirurgie; ce que ne font plusieurs qui auiour d’huy aiment mieux eercer leurs mains delicates à traicter vn ieu de tables ou de cartes, & delaissant ou remettent ce qui est plus requis en vn bon Medecin, aux Apothecaires, &c.

Pourtant dis ie qu’à bon droict ie vous ay dedié ceste traduction, qui n’espargnez trauail ne labeur pour l’agriculture, qui est l’occupation qui mieux esueille les humains, & apporte plus de plaisir à vn esprit las & trauaillé de continuelles affaires & sollicitudes, & qui plus faict admirer, & donne cognoissance des œuures miraculeuses de Dieu, ensemble faict mespriser touts delices, vanitez, voluptez, & autres telles choses, qui allument tous vices en nous.

Pource non sans cause & raison plusieurs grands Roys, Princes & Seigneurs se sont bien [p. 6] voulu tant abaissaer que de s’addonner à lagriculture, & la traicter de leurs propres mains. Tesmoins en sont Cato Censorinus, quifut estimé l’vn des plus sages de Rome, lequel laissa la court Romaine, nonabstant qu’il y fust en merueilleux credit, & se retira en vn petit village sien, où il passa le residu de ses ans en repos, ayant pour singuliere recreation d’aller deux ou trois fois du iour veoir la campagne, ou les vignes, & y trauailler quelque fois. La reste du temps il l’employoit en la lecture des bons & vertueux liures: dont vn iour quelque quidam passant par là escriuit d’vn charbon sur la porte de sa maisonnette:

O felix Cato, tu solus scis viuere.

Lucullus Consul & capitaine Romain tresvaillant guerroyeur, & de renommee immortelle, voyant la Republique troublee par la faction de Sylla contre Marius, laissa Rome, & feit vne maison aux champs pres de Naples, là où il se delectoit fort à la chasse & vollerie, mais sur tout à lire & disputer incessamment.

L’Empereur Diocletian apres qu’il eust gouuerné l’empire dixhuict ans, le laissa, & se retira aux champs pour passer le demeurant de sa vie en paix & repos, disant qu’il estoit temps [p. 7] de laisser l’estat dangereux de court pour prendre le pacificque du village.

Et apres qu’il se fut retiré, il respondit aux Ambassadeurs que luy enuoyerent les Romains pour le faire retourner, lesquels le trouuerent occupé en vn petit iardin qu’il auoit, à escarter les laictues, & planter des oignons: S’il ne valoit pas mieux que celuy qui les auoit plantez, arrousez, & entretenus, les mengeast ioyeusement & en paix, que retourner entre les seditions de la Republique? I’ay, dict il, essayé que vault le commander à la court, & le labourer au village; parquoy laissez moy en paix, car i’ayme trop mieux icy viure du trauail de mes mains qu’en grande sollicitude estre à l’Empire.

Cleo & Pericles entre les Grecs succeusseurs de Solon grand legislateur, n’en feirent pas moins, & paracheuerent le demeurant de leur vie estudiants, & passants le temps à l’agriculture. E ledict Pericles escriuit à ceste occasion sur so porte:

Inueni portum, Spes & Fortina valete.

Au mesme nombre se peuuent mettre le grand Philosophe Seneca, & Scipio l’Africain, lequel apres tant de belles victoires qu’il auoit eus en vingt & deux ans qu’il feit la [p. 8] guerre ou il ne perdit iamais batailles, & ne feit chose dont il peut auoir reproche, en l’aage de cincquante & deux ans se retira de la court de Rome en vn petit village, où il demeura par l’espace de vnze ans sans iamais entrer en Rome.

Item Plato le diuin Philosophe ne pouuant plus supporter l’importunité de ses amis, ny la crierie du peuple, s’en alla demourer à vn village pres d’Athenes, & y fina ses iours apres y auoir demouré quatorze ans.

Ie pourrois mettre en auant à ce propos vn grand nombre d’autres grands personages, & nobles gents, qui pour l’agriculture ont delaissé les honneurs & affaires publicques pour vacquer à ladicte agriculture & vie rustique, où ils trouuerent plus de repos, plaisir, santé, & salut, quant à l’ame, que lors qu’ils est estoient plongez & quasi submergez és affaires de court: bien cognoissants qu’en court n’y a chose plus rare, ne plus chere à recouurer que vertu, ne plus aisee à trouuer qu’abondance de trois manieres de gent; de rapporteurs, de flateurs & de menteurs. La court est le lieu où lon peult venir à grands biens, aussi est ce le lieur où on est coustumier de se perdre.

Vous donc Monsieur, à l’imitation de ces grands Princes, Seigneurs & gens de haulte [p. 9] estoffe, n’estes iamais tant aise, à repos & content, que quant voz affaires vous laissent rusticquér en vos iardins, & aultres lieux d’agriculture, lesquelz par vostre diligence, sollicitude, & despense auez si bien bastis & enrichis de plusieurs & diuers arbres, plantes & herbes vtiles pour l’vsage humain, que cest belle chose: là où vouz prenez vne heureuse & tranquille delectation, en contemplant, & admirant les graces de Dieu, & vertus merueilleuses de Nature.

Doncques Monsieur soubs la guide de vostre nom i’ay mis ceste traduction en lumiere; me confiant que cela suffira pour conuaincre la malignation des calomniateurs, tant de l’auteur que du translateur. Recepuez donc ce mien petit labeur, pour estre perpetuel tesmoing que ie vous doibs seruice & reuerence. Ie prie le Creatueur, vous donnér tresheureuse & longue vie, & en sa grace entiere posperité: de Bruxelles ces Calendes de Ianuier. 1570.



English Raw Translation

Generated by ChatGPT on 18 March 2023. Attention: This translation is a machine translation by artificial intelligence. The translation has not been checked and should not be cited without additional human verification.